Buon Ma Thuot
Plus grande ville montagneuse du Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre) et du Vietnam, Buôn Ma Thuôt (province de Dak Lak) s’étend sur 370km² et compte plus de 500.000 habitants. Plusieurs ethnies y cohabitent harmonieusement : les Kinh, les Êdê, les K’Ho, les Co Tu, les Xo Dang, ou encore les Jo Rai. Selon le plan d’aménagement prévu d’ici à 2030, avec une vision jusqu’en 2045, Buôn Ma Thuôt devrait devenir le centre urbain le plus important de la région.
Sur le plan économique, cette ville maintient une croissance annuelle moyenne de 13%, un chiffre beaucoup plus élevé que celui des autres localités. La ville a créé les zones industrielles de Tân An et de Hoa Phu et plusieurs écoles et des hôpitaux sont en construction.
Buôn Ma Thuôt occupe une position stratégique dans le Triangle de développement Vietnam – Laos – Cambodge. La province de Dak Lak entend développer des projets dans l’industrie de transformation, les énergies renouvelables et le tourisme respectueux de l’environnement et de l’identité culturelle des minorités ethniques locales. Les autorités souhaitent également faciliter les connexions entre Buôn Ma Thuôt et les autres localités via la construction de nouvelles autoroutes reliant Buôn Ma Thuôt – Nha Trang (province de Khanh Hoà au Centre) et Buôn Ma Thuôt – Liên Khuong (province de Lâm Dông) et d’une ligne ferroviaire reliant Buôn Ma Thuôt – Tuy Hoà (province de Phu Yên au Centre).
Que faire à Buon Ma Thuot ?
Pour un touriste français amoureux du Vietnam, pourquoi donc aller à Buôn Ma Thuôt ? Pour le café bien sûr ! Car, c’est bien là, dans la province de Dak Lak (haut plateaux du Centre), que les fameuses cerises vertes, rougissant de plaisir au soleil, dégoulinent en abondance le long des branches des arbustes omniprésents dans le paysage.
Dans la campagne environnante, la récolte s’expose devant la plupart des habitations, un tapis marron de billes délicatement ratissées sèche au soleil de l’hiver des hauts plateaux du Centre. Le voyageur candide dans la connaissance de l’histoire du Vietnam ne peut que s’étonner devant la profusion des caféiers omniprésents dans toute la campagne. Ici, même les abeilles font leur miel des fleurs blanches du caféier. Comment en deux cents ans, depuis l’importation des premiers plants dans les années 1850 par les Français, la culture du café est venue bouleverser le paysage agricole du pays ?
Le café a son musée
Certes, à côté du caféier, le poivre si délicieux et délicat escalade les troncs d’arbres. Plus loin, le latex coule du tronc de l’hévéa dans des plantations à proximité immédiate de Buôn Ma Thuôt. Mais, dans le centre-ville de la capitale de Dak Lak, autour de l’imposant monument de la victoire d’avril 1975, les négociants, marchands, planteurs et les cafétérias, cafés aux ameublements dernier cri marquent de leur empreinte cette belle ville spacieuse et aérée.
Un autre musée intéressera le voyageur de passage : le Musée ethnographique de Dak Lak. L’immense bâtiment à l’architecture étonnante trône dans un parc aux arbres vénérables. Certains remontent à l’époque où l’endroit accueillait la résidence de l’empereur Bao Dai (1913-1997). Les collections abondantes d’objets dépeignent l’histoire du Vietnam dans ses moments paisibles et durant ses périodes guerrières de libération. Les photographies prises dans les années 50 par le Français Jean-Marie Duchange célèbrent la vie rurale des ethnies du Tây Nguyên. Dans une des rues adjacentes au musée, des jeunes femmes Ê dê, venues des villages environnants, vendent des boutures d’orchidées rares et autres plantes de la forêt.
Dray Nur : une chute d’eau romantique
En début du mois de décembre dernier, une foire commerciale permettait de constater que de nombreuses fermes et unités de productions agricoles prenaient la vague du « bio ». Le lendemain, pour s’exonérer, à moto, de la quadrature du cercle des balades dans les rues de la ville, direction Dray Nur et sa chute d’eau romantique. La trentaine de kilomètres qui sépare le centre de Dak Lak de la cascade apporte à l’esprit voyageur toute la dimension poétique de ces hauts plateaux du Centre.
Buon Ma Thuot profite de températures agréables qui varient de 20 à 30 degrés ainsi que d’un taux d’humidité équivalent à celui que l’on peut trouver en France, soit relativement bas.
Que manger à Buon Ma Thuot ?
Des petites brochettes de poulet accompagnées d’arachides concassées et d’un riz cuit dans du bambou présente une blancheur légèrement roussie par l’ardeur du feu. Et puis, comme une récompense, le vin de riz servi dans un légendaire pot de terre communautaire à siroter avec une paille de bambou (ruou cân) vient redonner du courage pour continuer sa route sur cette terre si fertile en rencontres chaleureuses et en contemplations silencieuses des doux vallons du paysage verdoyant.
Buon Ma Thuot est considérée comme la capitale du café au Vietnam. En séjournant à Buon Me Thuot, vous aurez l’occasion de visiter une des nombreuses plantations de café et de déguster un café plein de saveurs et d’arômes.